La montée des cendres

PATROLIN Pierre

Par un hiver particulièrement humide, la pluie tombe quasiment sans cesse sur Paris. La Seine envahit progressivement berges et quais tandis que le narrateur qui vient d’emménager cherche par tous les moyens à alimenter sa cheminée. Tous les matériaux y passent, cartons, cageots, brindilles, bûches, bois mort ramassés en forêt, même un sapin de Noël… Autour de lui, le chantier de rénovation des Halles gronde du bruit des engins, et la voisine qui fume à sa fenêtre le distrait provisoirement de sa tâche de pourvoyeur de flammes aux couleurs changeantes… Il ne se passe pas grand-chose dans ce guide précis, sinon répétitif, des flambées transitoires et un peu tristes d’un solitaire fragile. C’est un bel exercice de style, au vocabulaire très recherché, dans la même veine que La traversée de la France à la nage (NB avril 2012). Les images et les parfums sont évoqués avec talent. Mais les quelques fantasmes de l’auteur inspirés par la voisine ne donnent guère de chaleur humaine. Selon l’humeur du moment on peut soit se lasser de ce torrent de mots soit goûter ces images de la fugacité du temps et des choses.