Octobre 1916, sur le front entre l’empire austro-hongrois et l’Italie. Dans les chaînes des Alpes, à 2700 m, chacun a creusé ses tranchées. Les frontaliers d’avant 14, qui se connaissent tous, s’affrontent sous les ordres de généraux au chaud à l’arrière. Orsini leur obéit, se moquant de la mort de ses hommes. Pietro est montagnard, il lui arrive de transpercer un voisin de sa baïonnette. Il a perdu son père sous une avalanche, il connaît ces colères de la montagne ; il en déclenche une sur une offensive ennemie. Mais cette arme, « la mort blanche », peut se retourner contre les Italiens…
Et toujours l’absurdité de cette guerre, avec son lot d’individus qui ne cherchent qu’à survivre, soit au mépris de la vie de leurs propres soldats, soit effondrés par le nombre de mutilés et de morts. L’action se déroule dans la nature hostile, le froid des montagnes, les chutes mortelles des avalanches. Grâce à un remarquable dessin au fusain et craie sur papier gris, on est captivé par la tragédie, par ces hommes graciant un ami ennemi ou utilisant un blessé comme bouclier. Bravo pour cette chronique de la der des ders ; on sort assommé par le destin qui frappa tous ces hommes.