Avant la seconde guerre mondiale, un homme a remis Ă un avocat hollandais des documents, lui demandant de les conserver jusquâĂ ce quâil vienne les rechercher. Les annĂ©es ont passĂ©, lâenveloppe confiĂ©e est toujours lĂ . Son contenu rĂ©vĂšle des notes personnelles rĂ©digĂ©es en allemand : la mise en quarantaine d’un adolescent par des camarades de classe, les conversations de ses parents au sujet dâun certain « B », leur haine pour lui, leur crainte pour lâavenir, la trahison dâamis et de relations, la dĂ©couverte de ce fameux adversaire⊠ NĂ© en 1909 en Allemagne, juif, Hans Keilson sâexile aux Pays-Bas ; il y dĂ©cĂšde en mai 2011. PĂ©dopsychiatre, il sâoccupe aprĂšs la guerre dâenfants rescapĂ©s des camps de concentration. Ăcrivain, il a publiĂ© Ă la fin des annĂ©es 1950 ce roman redĂ©couvert pour son centenaire. Sans jamais prononcer les mots « juif », « nazi » ou « Hitler », il retrace de façon rĂ©aliste par la vie dâun narrateur anonyme la montĂ©e dâune idĂ©ologie, la haine quâelle peut engendrer, lâattrait que provoquent certains persĂ©cuteurs. Il sâinterroge sur les relations ambiguĂ«s entre les ĂȘtres humains â bourreaux et victimes compris. Un roman dense, sombre, poignant qui sâinscrit dans lâabondante littĂ©rature inspirĂ©e par cette pĂ©riode.
La mort de l’adversaire
KEILSON Hans