La mort d’un père (Mon combat ; livre I)

KNAUSGAARD Karl Ove

Désormais marié et père de trois enfants, Karl Ove revient sur deux périodes marquantes de sa vie : son adolescence et la mort de son père. Jeune homme timide, il craint son père autoritaire, lointain, imprévisible. Sa mère et son frère plus âgé semblent inexistants. À la séparation brutale de ses parents, Karl s’investit dans le football, puis la musique ; c’est l’âge des premières cuites et de la tentative de conquête des filles. Heureusement, il possède un talent littéraire. Quant au père, il dérive dans l’alcool et la déchéance et meurt dans des conditions lamentables que les fils découvrent trop tard. Nommé « Mon combat », ce premier opus d’une série de six relate les luttes intérieures et familiales, la reconstruction d’un individu et l’obsession de la mort et de la mémoire. Truffé de digressions, de retours en arrière, de détails photographiques, ce récit possède force et authenticité. Mais fallait-il tout dire ? Si l’émotion est patente et l’introspection réussie, l’hyperréalisme et l’extrême précision des descriptions peuvent rebuter. La famille proche et la société norvégienne parlèrent de scandale. Aujourd’hui la relation père/fils reste une énigme et certains moments de cette confession sont trop excessifs ou macabres.