Ses talents d’historien et d’éditorialiste avaient fait du Libanais Samir Kassir l’un des meilleurs analystes du Moyen-Orient. Très actif dans le premier soulèvement populaire contre le régime syrien après la mort de Rafic Hariri, il est à son tour assassiné en 2005. En hommage à son ami disparu, l’auteur, lui-même journaliste et écrivain (Jours de poussière, NB octobre 2002), raconte les développements tragiques d’un soulèvement pacifique en Syrie, nommé dès 2000 « le premier Printemps arabe ». Des pages bouleversantes retracent son infiltration dans la ville martyre de Homs par le tunnel de Bab Amro, en compagnie de l’Américaine Mary Colvin, tuée peu après. Insoutenables descriptions des tortures infligées aux insurgés et aux civils, massacres de Hama, sites détruits à Alep, à Damas… Jean-Pierre Perrin révèle les enjeux contradictoires au sein même de chaque camp et tente d’éclairer l’une après l’autre ces tensions inextricables. Il traduit en termes simples et efficaces le sentiment général d’abandon et de chaos où les antagonismes politico-religieux ont entraîné cette région.
La mort est ma servante : lettre à un ami assassiné (Syrie 2005-2013)
PERRIN Jean-Pierre