La mort, simplement

Peut-on lutter contre le crime en restant totalement moral ? Pour Diane Silver, profileuse au FBI, désormais seule compte l’efficacité. Elle a laissé il y a douze ans son âme et sa morale dans la chambre froide renfermant le corps de sa fille. Irréversible et contre-nature, son association avec Nathan l’entraîne dans une relation ambiguë où chacun utilise l’autre. Elle sait que cet homme immensément riche est un tueur psychopathe, convaincu d’être un justicier ; mais elle a besoin de ses moyens pour avancer dans l’enquête sur les meurtres sauvages de quatre couples et le rapt de deux enfants. Et qu’il « fasse le ménage à sa place ».

Captiver le lecteur, c’est le pari réussi d’Andrea Japp qui signe avec la suite de Dans la tête, le venin (NB mai 2009) un policier hautement psychologique faisant la part belle aux failles de ses protagonistes et aux susceptibilités policières. Le rythme est soutenu, passant vivement de la description aux dialogues pour mieux servir un suspense où vie intérieure et réalité extérieure se bousculent, le passé toujours en embuscade. Le style fluide, assorti d’un ton impertinent et caustique, ajoute encore au plaisir de lecture.