Après son service militaire, Cumali revient pour se marier dans son village d’Anatolie. On le convainc de se laisser pousser la moustache, signe incontournable de virilité chez les Turcs. Celle-ci, énorme, magnifique, devient l’honneur du village, l’objet de toutes les curiosités, le symbole de la culture passée. Hélas, son épouse, lasse de devoir respecter cette pilosité même dans l’intimité, s’éloigne d’un mari de plus en plus incapable de la satisfaire. Après la gloire, viennent l’abandon des amis et bientôt les sarcasmes. Miné par sa redoutable moustache, Cumali ne s’en remettra pas.
À la manière des contes orientaux, Tashin Yücel dissèque avec verve le culte du mâle, personnalisé par la dite moustache, symbole des freins que les traditions passéistes imposent aux Turcs au moment d’aborder le monde moderne. De l’humour pour condamner gentiment les excès de la Turquie profonde.