Monette est trop timide pour avoir des amis. Elle passe ses journées dans les livres ; elle y découvre l’histoire du Géant à moustache, qui n’a peur de personne. Elle en conclut qu’avec une moustache, elle aussi serait courageuse. Mais le pastiche dont elle s’affuble fait rire tout le monde ! Une nuit, le Géant lui rend visite, et accepte de lui prêter sa moustache pour une journée. Avec elle, Monette ose dire bonjour à ses camarades de classe, qui lui proposent de jouer avec eux. Tout serait parfait si elle ne perdait pas la moustache dans le lavabo. Le Géant, sans elle, se transforme en pleutre… Mais la fillette, désormais très brave, va pouvoir l’aider à affronter son dragon. L’histoire en fait beaucoup en peu de temps : la métamorphose de Monette apparaît trop radicale, et était-il utile d’ajouter l’affrontement avec le dragon, qui lui-même se transforme très facilement en gentille bestiole ? L’auteur entend peut-être opposer la force masculine, symbolisée par la moustache, à la féminine, qui s’achève en caresse. Les choix graphiques désorientent également : pourquoi les camarades et la maîtresse de Monette ont-ils des looks d’enfants sages des années 50, mais pas elle ni sa mère ? Ils sont représentés en couleurs bleutés, ce qui leur donne un aspect fantomatique, sans doute pour signifier leur mise à distance par Monette. Mais ils ne semblent guère plus présents à la fin du livre en tant qu’amis, restant plus « pastel » que l’héroïne. (M.D.)
La moustache de Monette
FONTAINE-RIQUIER Caroline