La naine du tsar

FOGTDAL Peter H.

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Sørine, la narratrice lilliputienne, est offerte par Frédéric IV, roi du Danemark, au tsar Pierre Ier. Orpheline de mère, naguère vendue par son père, maltraitée et humiliée, elle vit avec un bourreau, dans le recoin le plus immonde de Copenhague. Elle le tue. Intelligente et très observatrice, elle veut être « un caillou dans la chaussure des hommes », de tous ceux qui ne sont pas des nains. Elle suit le tsar – elle l’aime – pendant douze ans, vivant les pires aventures, rarement les plus belles. Elle peut aussi bien guérir et séduire, qu’empoisonner et prendre des raclées. L’horreur atteint des sommets dans le cabinet d’objets d’art du tsar.

 

C’est une plongée étrangement délicieuse dans un monde cruel, sordide, glacé, terrifiant de laideur. La langue de Peter Fogtdal (Le rêveur de Palestine, N.B. fév. 2007) est inattendue, sèche ou sinueuse, rigoureuse ou folle, à l’image de son extraordinaire héroïne.