Félicien, encore dans le ventre de sa mère, sait qu’il n’est pas beau. Il le sait comme il a conscience des oreilles décollées, des gros yeux « bourrés de globules » de son père et de l’impatience capricieuse de sa mère. Au fil des chapitres, Félicien présente sa famille, relate les réactions horrifiées du personnel hospitalier à sa naissance, décrit sa chambre et sa haine de Bambi, son coup de coeur pour Première-fois-qui-pique sur la balançoire.
Ce roman graphique, à l’illustration faite de petits dessins en noir et blanc au trait caricatural, a pour héros un petit garçon renfrogné aux cheveux dressés sur la tête qui émet des jugements souvent implacables sur la vie. Cet humour assez décalé – le regard d’un bébé sur lui-même avec le sens de la dérision d’un adulte – manque souvent de finesse et peut lasser. Il fera sourire les plus grands, encore que l’assassinat de Bambi et la séquence de pot pourraient rappeler quelques souvenirs aux plus jeunes. Un ouvrage plus réussi dans la forme que dans le fond.