Médecin et mélomane, Julien Burgonde nourrit son inspiration de musique et de mort qu’il entoure souvent d’onirisme, à la manière des “Wanderer” chers à Schubert. Ainsi du personnage d’une des onze nouvelles du recueil, lancé sur les traces d’un cadavre non identifié, à bord d’un train fantôme remontant le temps… ou de cet autre dont l’âme, après son trépas, volette ici et là pour tirer le bilan final… Mais, l’ultime chapitre l’explicite, certains récits sont véridiques : tel celui évoquant la jeunesse funeste de la future femme de Rostropovitch prise dans le blocus du siège de Leningrad ou cet autre présentant le violoncelliste en train de jouer une sarabande de Bach devant une brèche du mur de Berlin en 1989… Icare et la Flûte Enchantée (NB juin 1991), premier roman de l’auteur et millième titre du catalogue d’Actes Sud édité pour célébrer le bicentenaire de la mort de Mozart, avait déjà la musique pour thème majeur. D’une écriture agréable, mais sans surprises ni chutes originales, l’ensemble est plutôt nostalgique.
La nostalgie du fossoyeur.
BURGONDE Julien