Margherita sâapprĂȘte Ă prendre le voile. Dans une longue lettre angoissĂ©e Ă son confesseur elle avoue quâelle nâa plus la moindre vocation et lui demande son aide. Mais elle se heurte Ă lâincomprĂ©hension du prĂȘtre qui avertit la mĂšre supĂ©rieure et mĂȘme lâĂ©vĂȘque. Margherita insiste et se voit contrainte de raconter des Ă©pisodes de sa vie dont elle a honte. Sa propre mĂšre â qui semble ne lâavoir jamais aimĂ©e â est prĂ©venue et Ă©crit Ă son tour aux autoritĂ©s ecclĂ©siastiques : sa fille est pĂ©trie de mauvais sentiments et seul le couvent la mettrait Ă lâabri des tentations. BientĂŽt dâautres rĂ©vĂ©lations se font jour. Dans ce roman Ă©pistolaire, paru en 1942, les faits se passent vraisemblablement Ă lâĂ©poque de sa rĂ©daction, pourtant ils semblent intemporels et lâon se croit parfois transportĂ© au XVIIIe siĂšcle. Beaucoup de dĂ©licatesse et de retenue dans lâĂ©criture, mais elle paraĂźt souvent dĂ©modĂ©e. LâhĂ©roĂŻne est attachante au dĂ©but, puis de moins en moins innocente et de plus en plus Ă©nigmatique. Les autres personnages sont Ă©goĂŻstes, soucieux avant tout de prĂ©server leur tranquillitĂ© et dâĂ©viter un scandale. Beaucoup de perversitĂ© et dâoppression sous des dehors polis et lĂ©nifiants. IntĂ©ressant.
La Novice
PIOVENE Guido