La nuit commencera

ILLOUZ Thierry

Une femme revient du tribunal où son fils a été condamné à treize ans de prison pour meurtre. Assommée, elle doit reprendre une vie normale dans une petite ville où tout le monde se connaît. Elle peine encore à admettre la réalité de l’acte de son fils, un garçon très doux. Modeste vendeuse, soumise aux non-dits, à la curiosité, aux fausses compassions, elle soupçonne chacun de la mépriser. Lentement, difficilement, elle reprend pied dans son existence. Ce roman d’un auteur de théâtre, avocat, spécialiste de l’intime et du secret (L’ombre allongée, NB juin 2001) parle de son métier, de sa mission. Il raconte le désarroi et la honte dans lesquels les petites gens se débattent lorsqu’ils sont face à la justice. Les souvenirs de la mère, sur des moments-clefs de sa vie et celle de son fils, alternent avec les scènes du procès, la gravité du décor de la cour d’assises, dont la théâtralité est soulignée. Le texte aux mots simples et aux répétitions incantatoires, rythmé par les gestes quotidiens, la douleur, les visites au prisonnier, décortique avec justesse et minutie les tourments intérieurs de l’héroïne. Il n’évite pas l’écueil d’un excès de sentimentalité.