La nuit de Kahina

LÉOTARD François

En prison, le narrateur se souvient. Photographe de guerre, il a fait, en Indochine, connaissance de Bob, légionnaire irlandais lettré. En Algérie, tous deux ont secouru Kahina, une jeune fille violée, seule survivante de son village brûlé. Ils se sont attachés à elle, la ramenant en France, amoureux tour à tour, substituts du père auprès de son fils. Mais Bob ne tient jamais en place, et si Kahina oublie et s’intègre, son fils peine à trouver sa place.

 

Des bribes de souvenirs remontent des méandres de la mémoire. Dans une écriture sensible, à fleur de peau et d’émotion, qui quelquefois s’accélère, devient hachée, une atmosphère prenante et désenchantée s’installe, hantée par le passé, les défaites, les convictions déçues, la solitude recherchée parfois comme un refuge. François Léotard déroule des thèmes familiers (La vie mélancolique des méduses, juin 2005), le caractère des personnages est certes un peu emblématique, mais le livre touche.