La Nuit de l’usine

En 2001-2002, l’Argentine est frappée par une crise économique sévère. Dans une cité proche de Buenos Aires, les économies des épargnants sont bloquées, annihilant les projets de rachat et de ré-exploitation d’une usine désaffectée par une association de huit prolétaires spoliés. La découverte d’une escroquerie menée conjointement par la banque et un riche homme d’affaires les conduit à monter un projet de cambriolage pour récupérer leur pécule.   Le sujet de ce roman picaresque, très visuel, appelle un scénario cinématographique ou une bande dessinée. Les protagonistes, conduits par leur chef de bande, un ancien footballeur réputé, rivalisent d’imagination et de courage pour nous offrir un bouquet d’aventures déjantées, burlesques, aux rebondissements parfois prévisibles, et souvent lassants. D’incessants dialogues dessinent les caractères, le passé et les aspirations de ces justiciers pittoresques et audacieux, dont la généreuse amitié s’active sur fond de détresse sociale et de situation politique à haut risque. Dans ce roman un peu trop long, au réalisme sociologique revendiqué, l’auteur de Le Bonheur, c’était ça (NB mars 2017) témoigne d’une période tragique de son pays et raconte la revanche des perdants. (A.C. et M.S.-A.)