Sur la rive du lac de Constance, à vingt mètres du sol, Zâl le funambule donne un spectacle de rue. Il évolue au milieu d’oiseaux multicolores qu’il transporte dans son camion bariolé empli de cages en osier. Un soir, ce baladin solitaire rencontre Téa, jeune fille frêle et paumée, et Andras, vieux Hongrois au passé mystérieux. Ils partent pour Salzbourg puis Budapest où a lieu un grand festival d’été. Le rassemblement de jeunes y côtoie la foule des migrants. D’une écriture prenante, riche de rêves et de poésie, Franck Pavloff (L’enfant des marges, NB octobre 2014) tisse son roman dans une Hongrie écartelée où les blessures de l’occupation nazie puis du joug de l’époque soviétique hantent les mémoires, alors que la jeunesse se grise de la fête en se détournant du passé. Il règne dans ces pages une atmosphère particulière où les souvenirs douloureux se mêlent aux rares moments de bonheur portés par la passion de la musique. Certains passages impressionnent par leur sensibilité toujours maîtrisée avec une grande justesse de ton. Après Barcelone, c’est Budapest qui dévoile sa beauté et ses secrets, écrin d’une histoire chargée d’émotion, toujours au plus près de l’Histoire. (V.M. et M.S.-A.)
La nuit des enfants qui dansent
PAVLOFF Franck