Autour du lit de mort d’Alexandre le Grand s’agitent des spectres, convoqués par son devin. Ce sont les âmes de ceux dont il a provoqué la mort, volontairement ou non. Ces ombres s’adressent au roi agonisant, retraçant des fragments de sa vie. Printemps 334 avant J.-C. : pour unir les Grecs divisés, Alexandre rassemble d’immenses troupes hellènes pour traverser l’Hellespont et attaquer les Perses, adversaires de toujours. Pendant onze ans, il repousse les limites du monde connu, d’abord par ses victoires sur Darius, roi des Perses, puis en menant son armée réticente au-delà de l’Indus. Ce roman historique, très documenté, d’un auteur espagnol (La Ville disjonktée, NB juin 2003), également essayiste et scénariste, fait revivre le légendaire roi de Macédoine à travers une avalanche de noms, de faits, de pérégrinations qui ne sont éclairées par aucune carte, hélas ! Curieusement, l’écrivain ne s’attarde pas sur les batailles, il en souligne plutôt les à-côtés et les suites. Le récit se déroule autour de l’ascension de Nicias, soldat macédonien ordinaire qui monte en grade, et met en scène, parfois crûment, de très nombreux personnages. Une épopée qui aurait pu être passionnante ! Malheureusement, l’ouvrage est trop long et manque de souffle. (D.C. et C.Bl.)
La Nuit des Morts
MAÑAS José Ángel