Dans la caverne dâAli Baba dâun antiquaire de Saint-Ouen, trĂŽne, insolite, un somptueux lit Ă baldaquin oriental. Autour de ce lit se noue une Ă©mouvante et triste histoire dâamour entre deux ĂȘtres dĂ©racinĂ©s. Elle, jeune AlgĂ©rienne, vit dans le souvenir dâun passĂ© familial prestigieux, lui, artiste, enfant de la DDAS, milite pour plus de justice sociale.
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SpĂ©cialiste des questions algĂ©riennes dans ses essais, Noureddine Saadi a prouvĂ© depuis La maison de lumiĂšre (N.B. jan. 2000) quâil Ă©tait aussi un excellent romancier, le romancier de la mĂ©moire et des origines. Par le biais du fameux lit et dâun antique parchemin, on retrouve la mĂȘme nostalgie de lâAlgĂ©rie et de lâislam et, pour le lecteur, le mĂȘme plaisir de lecture. On le doit au talent dâĂ©criture de lâauteur, Ă sa finesse, Ă sa grande sensibilitĂ© exempte de toute miĂšvrerie. LâĂ©vocation du quartier grouillant et colorĂ© des Puces autour duquel gravite toute une smala de personnages pittoresques, et qui sert de toile de fond aux amants malheureux, ajoute encore Ă ce plaisir.