Aujourdâhui, Boris a trente ans. Comment marquer cette Ă©tape ? Va pour un pot avec les collĂšgues, va pour une vodka, puis deux puis trois, histoire dâoublier quâil aurait pu⊠quâil aurait dû⊠mais quâil nâa pas abordĂ© lâĂ©tudiante blonde, lumineuse et studieuse dâil y a dix ans, lui le jeune homme timorĂ©. Elle est devenue son « fantĂŽme ». DĂ©sir nouĂ©, regrets, fantasmes. Le temps a sacralisĂ© cet amour de jeunesse. Boris ne peut (ou ne veut ?) pas le remplacerâŠÂ Ce court roman dâun journaliste branchĂ© nâa rien de bien sĂ©rieux et peut mĂȘme parfois agacer. Quâelles semblent tristes et absurdes la soirĂ©e et la nuit copieusement arrosĂ©es de ce trentenaire dans un Paris sillonnĂ© en scooter ! Lâauteur sâamuse, manie la dĂ©rision, fait quelques bons mots, ne craint pas les rapprochements hasardeux et outranciers, un peu comme un adolescent cherchant Ă bousculer les codes. IrrĂ©solu, immature, neurasthĂ©nique et dâun romantisme dĂ©passĂ©, le dĂ©jĂ vieux ou lâencore jeune hĂ©ros, câest selon, rend presque crĂ©dible sa dĂ©rive nocturne. Ce ne sont certes pas « les trente glorieuses », mais la chute finale ne manque pas de piquant.
La nuit des trente
METZGER Ăric