1896. Blanche Duvernay, d’origine libanaise, épouse insatisfaite d’un respectable soyeux lyonnais, rencontre un Syrien, Salim Zahhar, dont elle tombe follement amoureuse. De retour au Liban pour l’enterrement de sa mère, elle choisit la liberté de vivre sa passion sur les terres de sa jeunesse, mais elle doit alors renoncer à ses enfants qui la croient disparue à jamais. Les bouleversements du nouveau siècle se chargeront de renouer les fils confisqués d’une douloureuse mémoire familiale.
Convoquant l’histoire compliquée de la Première Guerre mondiale et des soulèvements dans l’empire ottoman, Theresa Révay (La vie ne danse qu’un instant, Les Notes avril 2017) conduit son héroïne, une femme libre, généreuse et engagée, des traboules lyonnaises aux ruelles de Damas, des collines du Mont Liban jusqu’aux ruines de Palmyre. Les mutations dans les métiers de la soie accompagnent la recomposition du monde. Les ouvriers revendiquent leurs droits, les femmes leur liberté et les peuples leur indépendance. Les personnages attachants, tout en nuances, vivent la douleur engendrée par des secrets de famille trop bien gardés et incarnent les drames d’une société qui doit se réinventer. Un roman sensible et puissant, riche des senteurs et des couleurs de l’Orient et bruissant du fracas des armes. (A.-M.G. et M.S.-A.)