La nuit du second tour

PESSAN Éric

Mina et David sont se sont quittés il y a dix-huit mois, sans motif très sérieux. Ils vivent donc séparément, mais, simultanément et presque parallèlement, la nuit du second tour des élections, elle, sur un porte-conteneurs en route vers la Guadeloupe, lui, en France. David est perturbé, malheureux dans son travail et mélancolique. Mina revit son adolescence dérobée par un père infirme et coléreux, elle qui avait cru trouver en David le remède à sa méfiance envers les hommes.  Éric Pessan (Muette, NB octobre 2013) a essentiellement écrit pour la jeunesse, également pour le théâtre et la radio. Ce court roman raconte la longue introspection de deux personnages assez falots qui ruminent leurs angoisses existentielles au cours d’une nuit marquée par un résultat électoral supposé désastreux mais sans précisions. C’est très bien écrit, très facile à lire, mais la vacuité est telle que l’ennui prend vite corps. Le héros s’embrouille dans un état mi-hébété, mi-délirant et vagabonde sans but à travers une ville impersonnelle. L’héroïne est mieux cernée mais sans grande personnalité, elle non plus, dommage. Vivement que la nuit se termine pour eux comme pour nous mais le dénouement s’annonce plutôt meilleur. (E.G. et E.B.)