Enzo est gros. Enzo est le fils de la bonne. Enzo n’a pas de père. Enzo n’est pas heureux dans sa classe. Mais ce garçon de douze ans, intelligent et cultivé, s’évade dans ses lectures et dans ses rêves. Avec sa maman, mère célibataire d’origine russe, il tente de se construire une petite vie correcte ; tous deux projettent même d’aller voir la mer. Jusqu’à ce que l’horreur fasse irruption dans la vie du garçon… Véronique Olmi (Nous étions faits pour être heureux, NB octobre 2012) met tout son talent au service de son jeune héros, garçon solitaire et mal aimé. Elle peint avec subtilité la relation tout en nuances entre une mère encore enfant et son fils presque adulte, personnages marginaux qui tentent l’impossible pour s’intégrer. Surtout, prenant la voix du garçon, elle nous entraîne dans l’imaginaire riche et complexe d’un adolescent en détresse. Puis, progressivement le registre change, déstabilise puis tétanise le lecteur… Excellent livre qui donne à réfléchir sur les capacités des enfants à faire du mal et des adultes à ne rien comprendre. Roman coup de poing, de ceux qu’on n’oublie pas.
La nuit en vérité
OLMI Véronique