La Nuit la plus longue

BURKE James Lee

Août 2005, l’ouragan Katrina ravage les côtes de Louisiane et dévaste la Nouvelle Orléans. Dans la ville livrée au chaos, les pillages, les assassinats se multiplient, la peur et la violence raciale règnent. Cette nuit-là, deux jeunes Noirs qui venaient de saccager la villa d’un « parrain » sont abattus. Autodéfense, crime raciste ou simple règlement de comptes ? Appelé en renfort à la Nouvelle Orléans, Dave Robicheaux, policier de la paroisse de New Iberia, mène, avec son ami le privé Pete, une enquête difficile au coeur d’un monde à la dérive.

 

Comme les romans précédents (Jolie Blon’s Bounce, NB avril 2006), Dave Robicheaux, hanté par ses vieux démons, est entouré de sa famille et de ses potes. L’auteur donne aux personnages, effrayants ou pathétiques, une réelle densité et compose, de son écriture lyrique et drue, un chant d’amour à la Louisiane, faisant sentir le parfum de la terre et la moiteur de l’air dans les bayous. Mais ici, l’intrigue policière est reléguée au second plan. James Lee Burke décrit avec rage la tragédie d’une ville dévastée, la misère et l’abandon de ses populations, broyées par la politique de désengagement de l’État plus sûrement que par la catastrophe naturelle. Un roman fort.