La nuit, nous grandissons

Jasper, 17 ans, est en fin de lycée dans une ville d’Angleterre. Ses préoccupations majeures : fumer et faire la fête avec les potes, accuser son beau-père du meurtre de sa première femme, et réussir à coucher avec la fille la plus canon du lycée, Georgia. En attendant, il partage pour l’essentiel son quotidien sans but avec Jonah, un copain un peu borderline, et Tenaya, une amie précieuse, confidente de tous les instants. D’alcools en drogues de plus en plus « spé », les soirées s’enchaînent, sans joie. Sans vraiment le vouloir tant il est défoncé, il couche avec Tenaya, et avec Georgia droguée.   À 17 ans, l’auteur écrivit ce roman en prise directe avec le style d’un jeune revenu de tout, le vocabulaire de post-ados égarés dans un univers de drogue, de sexe anarchique et de discussions sans fin peu destinées à refaire leur monde. Jasper est profondément égocentrique, incarnation fulgurante d’une jeunesse désoeuvrée et désabusée, livrée à elle-même. Et pourtant, derrière le personnage cynique et parano se dessine au fil des nuits une lente remise en cause, soutenue par une amitié réelle. Après la descente aux enfers amère et peu ragoutante parfois, la remontée est à l’horizon de la dernière page, éclairée d’une lueur qui donne espoir. (M.T. et M.D.)