Un pĂšlerinage Ă Venise, une conversation avec une absente, la rĂ©daction dâune biographie, le monologue dâune femme depuis lâoutre-tombe, la description dâun orage⊠Ancienne, rĂ©cente ou en direct, violente ou douce, la mort est le point commun de ces huit nouvelles. InĂ©gales en longueur et en densitĂ©, toutes mettent en scĂšne des survivants, des morts en paix, des morts agitĂ©s, des morts vivants, des vivants morts, des vivants qui ont peur de vivre⊠Il y est beaucoup question de nostalgie et de mĂ©lancolie.
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Ă lâinstar des nombreux romans de Cees Noteboom (Pluie rouge, NB novembre 2008), la langue est limpide, servie par une large palette de sensations, une grande variĂ©tĂ© dâunivers et de belles descriptions. Mais, construite Ă la maniĂšre dâun film oĂč le montage alternerait sans cesse les plans, entre micro-dĂ©tail et macro-paysage, « cette histoire sans rĂ©cit » peut vous faire perdre le fil. Curieusement, dans une succession trĂšs elliptique de mots puis de phrases, elle dĂ©route au point de ne laisser aucune trace…