Là où la terre est rouge

À Paris, le hasard réunit Icare, jeune homme à la dérive, et Anténor, originaire d’une république centrafricaine imaginée. Les deux hommes fréquentent les milieux de la diaspora africaine où Icare se met à tester ses mensonges en tout genre. La terre rouge, en pleine révolution, réclame Anténor, promu général, qui y emmène un conseiller politique « averti » : Icare, le teint-clair. Celui-ci découvre la situation, puis participe à toutes les compromissions, exactions, concussions et autres trahisons d’un régime corrompu… Le souvenir d’un amour impérissable pour la fille de l’ambassadeur de France habite des lendemains prévisibles. Plus dure est la chute ! Affublés de noms empruntés à la mythologie, les différents protagonistes personnifient tous les maux convenus de l’Afrique. Pour les stigmatiser, usant d’images souvent déconcertantes, le jeune auteur – qui a vécu et travaillé en Afrique noire – alterne, sous la forme d’une farce, narration et confession. Outrancièrement caricaturales, les aventures du héros, conquérant ridicule, malhonnête et naïf, accablent le lecteur qui ne parvient pas à s’émouvoir des situations tragiques évoquées. Une timide idée de regret et de rédemption émerge enfin d’un océan de noirceur et de pessimisme sans sauver ce premier roman.