Là où s’arrête la terre

Marion, architecte quadragénaire, se retrouve à la rue, à la fois rejetée par son mari trompé et déçue par Niels, son amant danois toujours attaché à son épouse. Dans une église, elle rencontre Roger dont elle partage l’errance. Après une nuit de voiture, ils arrivent dans un hôtel désaffecté du Finistère, lieu de douloureux souvenirs pour Roger, et occasion pour elle de faire le point. Ce deuxième roman de Sylvie Le Bihan met face à face, dans un terrible huis clos, un homme et une femme au bout du rouleau, recroquevillés sur une souffrance indicible. Curieusement attirés l’un vers l’autre dans un mélange de haine-mépris-fascination, ces deux chats écorchés se provoquent, se défient, se confient. Centrée sur elle-même la femme se livre à une introspection minutieuse, revivant les étapes de l’échec de sa vie, insensible à la souffrance de son compagnon d’infortune. La fin, très courte mais porteuse d’une sorte de renaissance, apporte une bouffée d’oxygène et d’humanité à cette analyse psychologique très réaliste et très noire. (J.D. et M.-N.P.)