Il nâa pas connu Paol, son grand-pĂšre nĂ© Ă Brest en 1894, chaĂźnon manquant de son histoire familiale. Lui, le petit-fils, Ă©voque la vie de Paol, poilu de la guerre de 14, ancien officier colonial, baroudeur en Indochine, RĂ©sistant et profondĂ©ment attachĂ© Ă sa Bretagne. Une lettre anonyme le dĂ©nonce et lâenvoie mourir en 1943 dans un camp nazi. FascinĂ© par cet Ă©pisode mystĂ©rieux et tragique, combattant le silence de son pĂšre, le petit-fils se met en quĂȘte.   Ăcrivain voyageur, Jean-Luc Coatalem (Mes pas vont ailleurs, NB octobre 2017) se fait explorateur dâarchives, remonte le temps, parcourt le monde et la terre bretonne, force quelques rares tĂ©moins et espĂšre, en vain, un dĂ©nouement rassurant Ă ses larges investigations. Dâune plume sensible, pudique, lâauteur, Ă la premiĂšre personne, structure ses recherches inabouties et, afin de dĂ©passer une histoire intime et la faire entrer dans lâuniversel, fantasme et puise dans le romanesque. Parfois, on se perd un peu. Mais la superbe Ă©criture, le rythme de longues phrases denses et poĂ©tiques redessinent ce hĂ©ros qui a pris toute sa place dans la lignĂ©e et a comblĂ© le vide existentiel du romancier. (A.C. et B.D.)
La part du fils
COATALEM Jean-Luc