Dans la banlieue toulousaine, des populations se cĂŽtoient, sâaffrontent parfois et forment une indissociable sociĂ©tĂ© aux origines diverses. Bachelier et intellectuel, poĂšte, musicien, Magyd dit « Le Madge », jouit dâun ascendant indiscutable dans la CitĂ© et, avec sa bande rockeuse, crĂ©e le groupe Zebda aux dĂ©buts modestes. Ils ont vingt ans, aiment les filles, la violence, le respect et, sous lâĂšre Mitterrand, sâengagent.
AprĂšs Ma part de Gaulois (Les Notes aoĂ»t 2016), le narrateur, maintenant hors de la CitĂ©, dit son attachement charnel Ă sa famille kabyle et ses lois (rigides concernant les filles), sa fidĂ©litĂ© aux amis de lĂ et dâailleurs. TiraillĂ©, il aime la culture française, souffre de son rejet, de son incomprĂ©hension chez ses « potes » victimes dâexclusion raciste, des skinheads. Câest aussi lâĂ©poque de la Marche des Beurs. LâidentitĂ© de Madge, câest aussi la littĂ©rature, il rĂȘve dâhybridation, dâintĂ©gration et du grand amour ! Qui sont les siens ? Ceux enfin rassemblĂ©s dans ses concerts bondĂ©s. Une langue trĂšs personnelle, inventive, riche et Ă©grillarde, voire crasse, donne vie et rythme Ă ce rĂ©cit un peu long, aux aventures et idĂ©ologies rĂ©pĂ©titives mais qui dĂ©borde de vie et dâespĂ©rance. (A.C. et M.Bi.)