Michaël Prazan, cinéaste et écrivain (La maîtresse de Charles Baudelaire, NB juillet 2007), tente d’élucider un épisode de la vie de son père : un matin de 1942, Bernard, six ans, et sa soeur aînée, dont les parents juifs ont été arrêtés, sont confiés à Thérèse qui doit les conduire en zone libre. Ils arrivent à bon port, mais l’attitude hésitante de La passeuse, amie d’un couple vendu à la Gestapo, reste ancrée dans la mémoire de Bernard, alors qu’il aura plus tard connaissance de sa déportation à Auschwitz suite à leur équipée. L’auteur fait des recherches minutieuses sur tous les acteurs du drame, commence par une interview de son père racontant sa vie heureuse avant, et fracassée après la disparition de ses parents. Il y joint l’histoire de Thérèse, retrouvée à l’âge de quatre-vingt-seize ans, après la mort de son père. Un entretien apaisant avec Serge Klarsfeld clôt cet ouvrage-mémorial dont se dégage une très forte émotion. (L.K. et T.R.)
La passeuse
PRAZAN Michaël