Comme ses camarades rassemblés au camp de Boulogne, Henri, attaché au service de Bonaparte, admire et vénère le futur empereur. La vie de soldat et les rencontres le font réfléchir. À la même époque à Venise, Villanelle, née d’un gondolier disparu, mène dans cette ville à la morale élastique une existence agitée. Après une transaction douteuse avec le maréchal Murat, la voici « vivandière » à la Grande Armée devant Moscou en flammes. Elle rencontre Henri, revenu de sa dévotion napoléonienne. Ils désertent et elle l’entraîne dans une odyssée improbable vers Venise. Quelques romans de Jeanette Winterson ont été édités en France (Garder la flamme, NB avril 2006). Celui-ci l’a déjà été en 1989 sous le titre La passion de Napoléon. La vie cruelle des grognards contraste avec le quotidien de la cité des Doges, ses légendes et ses personnages loufoques (la fille du gondolier a les pieds palmés !). Face à la folie des hommes il n’y a de bonheur que dans la jouissance de l’instant. Un récit foisonnant, complètement délirant, qu’une très bonne plume, parfois humoristique, a du mal à racheter.
La passion
WINTERSON Jeanette