La peau du papillon

Xenia, vingt-trois ans, rédactrice en chef de la rubrique « Actualité » d’un modeste site web trouve son plaisir dans des pratiques sadomasochistes. Cherchant la notoriété, séduite par les atrocités commises par un tueur en série qui sévit à Moscou, elle crée une messagerie qui lui est particulièrement dédiée. Il entame une relation virtuelle avec elle.  La journaliste, ses amies et quelques hommes dévoilent, en de courts chapitres, des pans de leur vie passée et présente et, ce faisant, dressent, avec un zeste d’humour, un portrait de Moscou sous Poutine, de l’injustice généralisée et de la violence omnipotente. Le serial killer intervient progressivement de plus en plus souvent pour justifier ses crimes. Après avoir fait le point sur les différentes théories qui existent à travers le monde à propos de ses semblables, les tueurs en série, il détaille ses propres actes, tantôt réels, tantôt fantasmés, en stances poétiques. Pour exister aux yeux des autres, il faut tuer en torturant. Dans ce premier roman, remarquablement écrit, le Russe Sergey Kuznetsov se délecte à énoncer minutieusement les monstruosités dont l’homme est capable. Éprouvant. (C.P. et A.-M.D.)