Christian, né à Bruxelles en 1960, est affublé d’une tache rouge, dite « de vin' », sur le bas du visage. Troisième enfant de sa famille, élevé avec amour et sans apitoiement, il souffre rapidement de cette « anomalie » physique qui le marque et l’esseule. Surnommé « Barbe rouge », il affronte les quolibets et rejets – amicaux comme professionnels – avec résignation… À la trentaine, persuadé que sa liberté passe par l’effacement de sa tache, Christian rencontre le docteur Maucorps, spécialiste des malformations faciales : débute alors une longue série (dix-huit !) d’interventions chirurgicales « réparatrices ». Tandis que les opérations bâclées se succèdent, le transformant en monstre, l’enfer des humiliations et de la solitude se poursuit, inexorablement. Le récit de Christian Pieters, autobiographique, dédié à son chien, témoigne de la dureté du regard social… Contre la dictature esthétique, l’auteur pose les questions du handicap et de la différence dans une société normalisatrice et intolérante. La descente aux enfers de cette chirurgie « esthétique » symbolise la mort de l’individualité, physique comme morale. Ce témoignage impitoyable est ponctué d’une note d’espoir avec la création de son association « L’âme derrière l’apparence ».
La peau rouge.
PIETERS Christian