La peine capitale

RONCAGLIOLO Santiago

Juin 1978. Le très scrupuleux, très légaliste assistant-archiviste du Palais de Justice de Lima, Félix Chacaltana, est le seul à ne pas être obnubilé par la retransmission du match Écosse-Pérou,. À lui donc d’aller dresser un procès-verbal. Il se trouve devant le cadavre de son ami Joachim assassiné d’une balle. Découvrir qui l’a tué devient dès lors aussi important que de découvrir l’auteur d’un formulaire incomplet, donc impossible à archiver, signalant « une irrégularité administrative migratoire mineure ». Il commence ses doubles recherches…  Dans La peine capitale Santiago Roncagliolo reprend le héros insolite, cocasse et touchant d’Avril Rouge (NB juin 2008). Le roman commence comme une comédie satirique. Les protagonistes dessinés d’un trait forcé jusqu’à la caricature ont néanmoins une densité et une complexité subtile qui leur donnent crédibilité et présence. La recherche obstinée du fonctionnaire le confronte aux forces aussi obscures que destructrices que génère l’opération Condor. Les retransmissions abrutissantes du Mondial – peut-être aussi truqué – rythment astucieusement la quête du héros naïf. Nul n’échappe à l’engrenage meurtrier non plus qu’à un passé cruel. Un roman prenant, très noir d’où le sourire n’est pas exclu. (C.P. et C.R.P.)