La Peine du Menuisier

LE GALL Marie

Marie-Yvonne Le Gall naît vingt ans après son aînée, en 1955. Sa soeur est folle, son père qu’elle appelle le Menuisier, triste. Mère et grand-mère sont mélancoliques. L’hiver, ils habitent Brest, l’été, une petite maison de campagne. La réalité est austère. La petite fille fuit le mutisme du Menuisier. Hormis sa mère, les vivants sont des fantômes. L’enfant communique davantage avec les morts qui la fascinent grâce aux photos, instants de vie volés pour l’éternité. Devenue adulte, après le décès du Menuisier, elle cherche à percer son mystère.

 

Ce premier roman pourrait relater, partiellement au moins, la propre histoire de l’auteure, professeur de lettres, tant tout sonne vrai : la peinture en demi-teintes des paysages bretons chargés d’odeurs et de sensations, l’évocation d’un monde modeste et discret de l’après-guerre, les non-dits des relations familiales. La narratrice, hypersensible, s’acharne à rassembler les fragments du passé incrustés sur le petit écran de sa mémoire, pour comprendre qu’on peut aimer et vouloir fuir. Un beau livre empreint d’une émotion communicative.