Parme à l’approche de Noël. Une vieille femme, qui accueillait jadis des étudiants dans sa pension, est poignardée dans sa cuisine. Ghitta avait, semble-t-il, ouvert désormais son établissement aux amours clandestines de quelques notables. Elle retournait régulièrement soigner les vieux, seuls habitants de son village de montagne. Le commissaire Soneri a démarré à contre-coeur cette enquête, après avoir refusé d’écouter la voisine de la guérisseuse venue annoncer le meurtre. Il retourne pourtant dans cette pension où, jadis, il allait voir sa fiancée. Soneri, désenchanté (NB septembre, 2016 Le fleuve des brumes) redécouvre la vieille ville qu’il avait fuie après la mort de sa femme et de leur enfant. Le temps a passé aussi pour les immeubles vétustes et semble s’être arrêté dans la pension désertée, l’église où les vieilles femmes attendent dès l’aube de se confesser, les ruelles étroites. Le passé et l’hiver se conjuguent pour créer le climat qu’affectionne Valerio Varesi. Les amours du commissaire, celles de Ghitta exclue par les siens, sont vues à travers la brume qui recouvre et transforme le passé – celui des protagonistes comme celui de l’Italie des années troublées. Un art, une écriture qui transcendent le genre du policier. (R.F. et F.E.)
La pension de la via Saffi
VARESI Valerio