Gabrielle enquête sur le célèbre asile d’aliénés dirigé par le Dr. Éon. L’établissement est géré en autarcie par les pensionnaires qui savent se servir de leur folie pour créer d’autres réalités comme Sir Wellington, l’ancien Premier Ministre, qui fait la pluie et le beau temps. Timothy se livre à d’extravagantes créations botaniques tandis que Miss Hope s’escrime à vouloir engendrer des mouches et que Jiminy Cricket se livre à l’érotomanie dans des scènes de sexe explicites.
Gardant un ton clinique, le récit bascule progressivement dans l’étrange le plus déjanté. Gabrielle se laisse entraîner. D’ailleurs, n’est-elle pas l’ange qui jouera la trompette de l’apocalypse ? En attendant, c’est le déluge : Éon n’est-il pas l’anagramme de Noé ?
Accompagné d’un dessin précis, tour à tour humoristique, froid ou exubérant, un scénario inéluctable et anticonformiste mène les protagonistes de l’ordinaire à la folie, du quotidien à l’introspection et dévoile le monde rêvé d’un inconscient bien réel. Quant à la trompette, le lecteur aura compris qu’il s’agissait du sexe de Jiminy Cricket.