La pensionnaire du bourreau

DUTAILLIS Olivier

En 1789, Manon, jeune paysanne vendéenne, s’enfuit à Paris. Elle loue une chambre chez le bourreau Sanson, est modèle chez David puis serveuse dans un café. Elle assiste au tout début de la Révolution française et, par l’intermédiaire de Benjamin, député du tiers état, s’initie à la vie politique et y prend même part en militant pour les droits des femmes. Trente ans plus tard, elle écrit ses mémoires. Olivier Dutaillis, romancier (Le jour où les chiffres ont disparu, NB novembre 2012), dramaturge et scénariste, signe ici un roman historique sur la Révolution française dont l’originalité est de montrer le point de vue d’une femme. Sorte de suffragette avant l’heure, attachante, écartelée entre son adhésion aux idées de la Révolution et sa fidélité aux anciennes valeurs, elle traverse la Terreur en côtoyant – sans doute est-ce là le côté un peu artificiel du livre – bon nombre des principaux acteurs. Le récit, vivant, s’appuie sur une solide documentation et permet d’aborder des aspects annexes et moins connus de cette époque tels que l’institution du divorce, l’abolition de l’esclavage, ou encore d’entrer dans l’intimité – d’une normalité surprenante – de la famille Sanson.