Susie est la troisième fille, la discrète, la bonne élève à la fois admirative et un peu jalouse de ses soeurs : Effie si gaie, le pitre de la maison avec qui elle partage la chambre, et Sarah la plus grande que Maman cherche déjà à marier. Quelques souvenirs : la maison de Belleville (New Jersey), le cinéma du lundi soir et sa peur devant La nuit du chasseur, l’anglais approximatif et drôle de sa grand-mère Bubie, les conciliabules avec ses copines Miriam et Ellen, les week-ends chez les cousins à Brooklyn, les hot-dogs interdits de Rutt’s Hut, le jeûne du Yom Kippour. Une bouffée de tendresse et de nostalgie dans cette plaisante autobiographie de l’année de ses dix ans. Cette chronique de la vie ordinaire d’une famille juive américaine pratiquante, non orthodoxe, aux États-Unis dans les années 1950 s’inscrit dans le contexte historique de l’époque : l’arrivée des cousins européens rescapés de l’holocauste, la découverte du journal d’Anne Frank, le McCarthysme vus par le regard de l’enfant. Pour retrouver le parfum de son enfance, l’auteure a ressenti le besoin de rédiger ce récit dans sa langue maternelle laissant le soin à Lilas Nord de le transcrire en français. (A.T )
La petite dernière
MORGENSTERN Susie