En 1941, dans le ghetto de Cracovie, Roma Liebling, vêtue d’un joli manteau rouge, donne la main à sa grand-mère. Elle a trois ans, les yeux à hauteur des bottes bien cirées des soldats et de la gueule menaçante des chiens ; les ordres hurlés la terrifient. Halt ! Schnell ! Sous le nom de Ligocka, sa mère réussit à s’évader avec elle et à se cacher pendant deux ans : générosité des uns, refus des autres, hantise des dénonciations, angoisse, insécurité, enfance escamotée. La libération par les Russes apporte un bonheur éphémère, l’idéal communiste marque pourtant son adolescence, la liberté est encore bien loin. Presque toute sa famille – des juifs aisés – a disparu. Roma poursuit ses études et réussit mieux sa vie professionnelle – elle est peintre, costumière et décoratrice de théâtre – que sentimentale. Dans le film « La Liste de Schindler », en 1983, elle se reconnaît immédiatement dans la petite fille en rouge.
L’auteur a écrit son histoire avec Iris von Finckenstein pour perpétuer le souvenir et trouver la paix : émouvant témoignage authentique d’une femme traumatisée dès la petite enfance, toujours habitée par la peur et un sentiment diffus de culpabilité.