Inconsolable, Monsieur Linh a fui son pays en guerre, son village dévasté. Il porte contre lui, tel un trésor, le seul être cher qui lui reste, sa petite fille Sang-diû. Prisonnier d’une grande ville occidentale où tout lui est étranger, le vieil asiatique affronte l’indifférence et les moqueries. Pourtant, sur le banc où il s’assied quotidiennement avec le bébé, il rencontre un gros homme triste mais chaleureux. Entre ces deux êtres seuls que tout sépare, naît d’emblée une amitié dont personne ne pourra rompre le fil.
Philippe Claudel, auteur de Les Âmes Grises (prix Renaudot 2003, NB novembre 2003), spécialiste des déchirements et des élans de l’âme humaine, livre dans une langue dépouillée les pensées secrètes de Monsieur Linh et le monologue de son ami que le vieil homme ne comprend pas, sauf en rêve. Mais un regard, un sourire, un geste, une intonation en disent plus que des paroles. C’est avec des mots simples que ce beau livre sur l’exil et l’amitié parvient à émouvoir sans désespérer.