Alice est avocate. Lisa fait irruption dans son cabinet au soir dâune mauvaise journĂ©e oĂč elle a ratĂ© sa plaidoirie. La jeune fille lui demande de la dĂ©fendre lors du procĂšs qui lâattend : celui qui a Ă©tĂ© condamnĂ© pour lâavoir violĂ©e a fait appelâŠ
En toile de fond de ce roman, le quotidien dâune avocate et la peinture de premiĂšre main du fonctionnement de lâinstitution judiciaire : ses acteurs et leurs rivalitĂ©s, ses enjeux dont lâĂ©tablissement de la vĂ©ritĂ©, sa dynamique Ă©motionnelle. Le rythme du rĂ©cit tient Ă lâĂ©quilibre entretenu entre ces Ă©lĂ©ments jusquâĂ un dĂ©nouement astucieusement ouvert. Sur cette trame narrative, la romanciĂšre choisit un thĂšme de rĂ©flexion que le titre et lâexergue laissent entendre, essentiel en ces lieux, la question de la vĂ©ritĂ©. Le roman y acquiert sa profondeur Ă travers une peinture poignante du mal-ĂȘtre de lâadolescence et de ses dĂ©rives sexuelles meurtriĂšres depuis que les rĂ©seaux sociaux font la loi. La petite menteuse en est la « petite » victime, sans procĂšs, sans soutien. Ruse tragique de lâimagination affolĂ©e, elle invente alors un « coupable idĂ©al ». Qui, de victime, la fait coupable⊠dâun mensonge insupportable ! Quant Ă ceux qui ont Ă©tabli la « vĂ©ritĂ© » de ce mensonge, pourquoi ont-ils voulu y croire ? Comment accepter de sâĂȘtre trompĂ© et passer de lâerreur assumĂ©e Ă la vĂ©ritĂ© ? La vĂ©ritĂ© et ses deux antonymes : le mensonge ou l’erreur ! Lâintelligence de ce roman est dâamener le lecteur Ă ces rĂ©flexions Ă partir dâune intrigue vivante qui laisse entendre aussi les partis pris, les Ă©motions, arbitres de nos choix mieux que notre raison. (C.B et S.H)