Père et Mère discutent, inquiets : ils ne veulent pas le laisser sortir… Qui ? Dans sa chambre, Lola fait des pliages ; elle ne parle plus. Elle ne parle plus depuis que son papi est à l’hôpital, elle qui toutes les trois semaines faisait avec lui des pliages, des petits bateaux qu’ils allaient faire voguer sur la rivière. Un jour, l’hôpital appelle, Lola comprend. Elle retourne au bord de la rivière et y rencontre Marius qui parle autant qu’elle se tait et qui pêche avec une canne à pêche sans fil.
Le père et la mère, Lola, Marius et deux chœurs d’Origami, celui de droite et celui de gauche, sont les personnages de cette étrange pièce théâtrale où les mots sont rares mais disent beaucoup, autant que les silences de Lola qui plie des papiers. Avec Marius qui pêche et chasse sans tuer, la rencontre se fait, une complicité créative s’installe. Habitué au lance-pierre sans caillou, Marius va aider cette fois Lola à envoyer un message à son grand-père au-delà des nuages. L’émotion naît de l’implicite. À jouer ou simplement lire, La petite plieuse de papiers est une merveille de poésie. (A.-M. R.)