C’est l’hiver. Avant de s’endormir, la petite taupe sort de son terrier afin d’admirer la campagne enneigée. Faute d’ami pour jouer, elle fabrique un bonhomme de neige, qui prend vie. Ensemble, ils s’amusent comme des petits fous à faire de la luge, s’envoyer des boules de neige. Jusqu’à ce que, brutalement, le printemps surgisse et provoque la fonte de la neige. La petite taupe pourra-t-elle sauver son ami?
Le dessin aux rondeurs naïves s’accorde bien avec l’ingénuité de ce scénario où les créatures prennent vie, où le temps s’accélère ou s’étire en dehors de toute cohérence, où les skieurs côtoient les vaches déjà montées à l’alpage. L’arrivée du printemps en plein hiver surprend autant le lecteur que le bonhomme de neige, dont le reliquat de tête accepte de patienter néanmoins le temps non négligeable de son sauvetage. Cette histoire longuette, qui semble désuète bien qu’elle date de 1998, est sauvée par la tendresse qu’elle dégage, l’irrésistible bouille du fragile héros, et ses rafraîchissantes invraisemblances.