Un 15 aoĂ»t, dans les arĂšnes de SĂ©ville, lâauteur a Ă©tĂ© saisi de passion pour la tauromachie. Il lui dĂ©die quatre courts rĂ©cits. Le premier est son journal, « le journal d’aficion ». Dans le dernier il se penche sur sa passion et ranime une peur enfantine. Entre les deux, en monologues, un jeune matamore et JosĂ© Tomas, le plus grand torero des derniĂšres annĂ©es, confient leurs Ă©motions, racontent leurs victoires mais aussi leurs douleurs. SociĂ©taire de la ComĂ©die-Française (Voix off, NB fĂ©vrier 2009), Denis PodalydĂšs compare bien sĂ»r lâarĂšne des corridas Ă une scĂšne de thĂ©Ăątre, mais il ne se contente pas de cette analogie. Il sâinterroge surtout sur la peur, Ă la fois crĂ©atrice et destructrice. Lui, le matamore de thĂ©Ăątre, le fanfaron bravache de LâIllusion comique de Corneille, est fascinĂ© par le matador qui affronte une mort bien rĂ©elle. Il cherche en celui-ci lâĂ©cho de ses propres peurs et la façon de les transgresser. Dans ce beau texte, qui regorge de rĂ©fĂ©rences techniques, il ne dĂ©fend pas la tauromachie, mais essaye simplement de communiquer cette ferveur souvent incomprise.
La peur matamore
PODALYDĂS Denis