Aujourd’hui, c’est piscine, mais le petit lapin n’a aucune envie d’y aller. Il a bien son sac avec toutes ses affaires dedans, mais quand il s’agit d’aller se changer, il commence à inventer des excuses, des plus probables (risque d’otite, de verrue plantaire) aux plus invraisemblables (invasion de méduses ou de requins). Pour conforter sa position, il invoque l’autorité du Dr Migeot, dont il a d’ailleurs un mot « tout en attaché »… qui ne convainc pas, curieusement, l’interlocuteur adulte.
Le petit lapin est un héros récurrent d’Antonin Louchard (Cékicékapété ? NB septembre 2014). On n’est pas vraiment étonné qu’il essaie d’échapper à la corvée de la piscine, mais son stratagème se retournera contre lui, dans une chute drôle pour le lecteur, nettement moins pour le héros. Seul sur la page, il exprime avec ses gestes, ses oreilles et ses yeux toute la gamme de ses émotions, vraies ou simulées. L’adulte (instit ou maître-nageur) reste hors champ, seules ses paroles apparaissent en gras. L’escalade des risques associés à la piscine, amusante, devrait déclencher l’hilarité. (M.D.)