Béranger Thérice, économiste, la quarantaine, venu de la société civile, expert reconnu, est nommé ministre de l’Économie et des Comptes publics. En six jours, il va découvrir La place forte de Bercy, les arcanes du pouvoir, un président opportuniste soucieux d’aller dans le sens des sondages et, sur fond de Frexit, apprendre qu’un homme qui doute peut être emporté par la machine politique lorsqu’il est confronté à un dilemme intenable. Proche d’Emmanuel Macron dont il fut le conseiller à Bercy, puis la plume, Quentin Lafay utilise, dans son premier livre, sa connaissance des milieux de l’exécutif et du fonctionnement du monde politique. Se livrant à une réflexion quelque peu mélancolique sur les décideurs, sur ce qu’ils maîtrisent et sur ce qui leur échappe, il mêle habilement l’adieu au pouvoir et l’adieu à la femme aimée que le héros n’a pas su retenir. En fait, l’auteur expose un choix difficile entre lutter de l’intérieur ou quitter le gouvernement. Roman à clés ? Quentin Lafay s’en défend. C’est plutôt une fable, celle d’une place forte et d’hommes faibles. Fable qui se lit d’autant plus facilement que l’élection présidentielle est encore dans toutes les mémoires. (J.M. et C.R.P.)
La place forte
LAFAY Quentin