Résolument athée et plutôt tolérant, François Reynaert adore les histoires de saints, si bien qu’il a écrit « une vie des saints parfaitement profane » pour répondre à l’omniprésence de ces derniers dans le calendrier et la géographie, et pallier l’inculture galopante. Classés par date, en mélangeant les calendriers avec fantaisie, ces saints sont triés sur le volet, du 5 janvier, Siméon le styliste, au 25 décembre, Mercatique, traduction de Marketing et invention très plausible de l’auteur, ami de la sociologie.
On ne s’ennuie pas, c’est pittoresque, ça sent parfois le fagot mais l’auteur est bien renseigné et son travail l’amuse : il y a laissé beaucoup d’humour (comme dans Une golden au dessert, NB mars 2006) et nombre de ses blasphèmes sont tout relatifs (mais pas tous…). Quel paradoxe ! Les illustrations renforcent le malaise qu’on peut ressentir devant cette « galerie déjantée et moqueuse » de tels phénomènes : les saints !