La pluie ne change rien au désir. En effet, il pleut sur le Luxembourg, ce qui ne semble guère idéal pour une rencontre. Pourtant ils iront faire l’amour à l’hôtel. Il boite. Elle est maigre et déprimée. Il se souvient d’elle, elle non. Le lecteur n’en saura guère plus, si ce n’est qu’elle n’a pas signé l’internement de son mari, lui laissant ainsi la possibilité d’emmener leurs enfants. En revanche, leur étreinte passionnée, parenthèse noyant momentanément les blessures de leur vie, est décrite avec un luxe de détails terriblement crus et précis, à la façon d’un zoom photographique, braqué sur leurs ébats.
Ce dernier roman de Véronique Olmi, habilement construit et écrit avec des phrases brèves, sèches et précises auxquelles succèdent des pages sans ponctuation lorsque l’émotion s’empare de l’héroïne, rejoint, par son intensité dramatique, Bord de mer (N.B. août-sept. 2001). Ceux qui ne se choqueront pas y verront, magistralement rendu, comment un peu d’amour, même le plus physique apparemment, peut conjurer la “désespérance”.