L’effondrement du communisme a instituĂ© le systĂšme libĂ©ral en modĂšle universel de rĂ©fĂ©rence tendant – spĂ©cifiquement en Europe – Ă s’Ă©riger en dogme avec ses prĂ©ceptes rigides de stabilitĂ© budgĂ©taire et monĂ©taire, au dĂ©triment du plein emploi, de la croissance, de la protection sociale. Cette contrainte d’orthodoxie est aujourd’hui inscrite dans la constitution europĂ©enne. En 1980 la lutte, devenue obsessionnelle, contre l’inflation par des taux d’intĂ©rĂȘt Ă©levĂ©s, entraĂźna la hausse du chĂŽmage ; l’inflation vaincue, cette stratĂ©gie – spĂ©cialement en France – s’est maintenue. Jean-Paul Fitoussi s’alarme d’une insidieuse rĂ©signation au chĂŽmage. Pourquoi cette impuissance alors que l’espace des choix politiques n’est pas aussi restreint que les dogmes ambiants le laissent croire ? Les questions pertinentes de Jean-Claude Guillebaud, parfois en dĂ©saccord avec Jean-Paul Fitoussi, suscitent des dĂ©bats animĂ©s, clarificateurs, sur l’altermondialisation, l’antisĂ©mitisme, entre autres.
Certains propos Ă©chappent au non-initiĂ©, il apprĂ©cie nĂ©anmoins la libertĂ© de ton d’un Ă©conomiste internationalement reconnu, allergique Ă tout dogmatisme, Ă tout monolithisme de la pensĂ©e inconciliable avec la dĂ©mocratie ; pour lui, seule la lutte intellectuelle et la confrontation des idĂ©es permettent de progresser.